Carte mentale ou ChatGPT ?

Coincé pour trouver des solutions ou générer des informations de qualité ? D’un côté, la carte mentale est une technique pour exercer votre créativité, unique, singulière, originale, foisonnante, qui exprime votre intelligence humaine, votre pensée et votre personnalité. De l’autre, ChatGPT est un moteur artificiel qui génère un langage standardisé à partir des océans de ce qui a été écrit en ligne, et fournit une réponse sans source et sans engagement.

Bon, ChatGPT est très utile pour les chatbots des services en ligne, pour nous épargner de dérouler des Q/R. Mais, à ce jour, zéro créativité, un ingrédient fondamental de l’intelligence humaine, non ? Et surtout, que reste-t-il de notre personnalité propre ?

En revanche, la carte mentale est un véritable couteau suisse pour :

• Trouver des bonnes idées de votre cru, en abondance.
• Résoudre un problème, avec votre astuce en éveil, en contournant l’obstacle.
• Préparer la structure d’un écrit, d’un article ou d’un livre qui vous ressemble. C’est magique aussi. Tous mes articles passent par là ! (pour ma part, zéro recherche internet, et bien sûr, zéro ChatGPT, du pur jus RB)
• Cogiter seul ou en équipe sur un sujet complexe, de façon inédite
• Prendre des notes très synthétiques, lors d’une conférence, tout en vous remémorant magiquement l’histoire entière quand vous relirez ces notes abrégées !
• Résumer un livre, au niveau de détail que vous souhaitez.

Je coache souvent des Managers qui ne connaissent pas le « mind mapping », ou ne l’utilisent jamais. Attention, c’est bien différent de la linéaire « todo list », qui ne marche pas bien pour la créativité. Donc, je vous livre ici mes trucs et mon expérience. Indépendamment de tout ce qu’on trouve sur internet et dans les librairies. Je vais ainsi vous épargner la lecture du bouquin de 300 pages de Tony Buzan, que j’avais épluché dans les années 90. Ensuite, vous vous ajustez et vous trouverez aussi vos trucs pour essorer votre cervelle en profondeur.

Une carte mentale, Pourquoi ?

Une carte mentale permet de reconnecter ses neurones de créativité, souvent endormis par les bonnes (?) habitudes : la routine, les processus soi-disant bien rodés, les procédures encadrantes, et la puissance de notre cerveau reptilien ; les « c’est impossible », et « on a toujours fait comme ça ». Donc, vous accédez à votre innovation que vous pouvez border ou déborder à volonté ! C’est votre liberté d’ouvrir le cadre, on va le voir. Vous allez ainsi réveiller et vous réapproprier votre propre créativité, unique et singulière, à mille mille d’Internet.

En tant que Manager, votre valeur ajoutée est d’abord dans votre alignement personnel, votre propre leadership, votre singularité. Pour repenser le présent continuellement et anticiper tout ce qui dépend de vous. Le me-too, laissons-le aux suiveurs. Vous, vous êtes attendu comme leader.

Un autre point est l’efficacité de la carte mentale. Elle reproduit visuellement les réseaux de neurones du cerveau. Donc elle aide à stimuler le cerveau comme il fonctionne : par association d’idées, par relation et en arborescence. Un brainstorming peut se conduire avec la carte mentale pour en utiliser la puissance visuelle dans la phase de divergence.

D’ailleurs, la carte mentale est tellement rapide à générer du contenu qu’elle est utile pour les grands sujet ou bien les petits. Par exemple, je voulais simplement trouver 3 idées d’illustration pour un article, et rien ne venait. Figure imposée pourtant ! Donc, je me mets devant mon papier, et en 5 minutes, j’ai trouvé 3 idées out of nowhere, et pourtant c’est sorti de mes 3 neurones ! Idem, pour écrire un article, je génère toutes les idées en 10-15 minutes, sans effort particulier de créativité.

Créer une carte mentale en 10 étapes et astuces qui font la différence

Vous pouvez directement mettre en oeuvre ce tuto et le tester en parallèle, fastoche !

3 ingrédients : papier, instrument d’écriture (élément de langage pour dire bic) et cervelle humaine.

1. Prendre une page A4 horizontale. L’écriture manuelle est (encore!) structurante comme lien entre la pensée, le langage et l’action bien incarnée, un gage de cohérence et de singularité. Et puis, je me concentre ainsi sur le contenu, pas sur les fautes de frappe. De plus, la mise en page spatiale est libre et si utile pour l’exercice… Bon, je m’efforce d’écrire lisiblement pour pouvoir relire mes pattes de mouche. Evidemment, si vous produisez une carte mentale en équipe ou pour garder son contenu accessible en ligne, l’ordi est nécessaire, avec l’inconvénient du temps passé à composer avec les interfaces doigts-clavier et vue-écran.
2. Ecrire le titre de la carte mentale, bien lisiblement, en majuscules, et bien au centre de la page. L’écrire sous forme d’objectif précis (et pas sous forme de problème). Puis l’entourer d’une jolie ellipse, l’arrondi aidera à tirer des branches dans toutes les directions… La précision du titre est capitale, avec tous les mots utiles, pour envoyer le bon message au cerveau. Un titre trop court manquera de mots-clés pour faire jaillir les bonnes idées.
   • Un exemple :  » 3 illustrations pour mon article [nommé en toutes lettres], début-milieu-fin, fun et décalées ». C’est exactement ce dont j’ai souvent besoin pour me décoincer mes méninges de cartésien. J’avais devant les yeux le titre de l’article et les « contraintes » pour me décadrer un poil.
   • Pour cet article, précisément, le titre de ma carte mentale était : « Une carte mentale ? efficace pour trouver des idées innovantes ». La suite m’a permis de rester cadré tout en divergeant et en ratissant un peu plus large. Et j’ai pondu ma carte mentale en moins de 10 minutes. (cf, la photo tout en bas)

Visualisez les espaces

3. L’espace de la page figure 8 zones très utiles. Cela permet de passer en revue des catégories de pensées très complémentaires :
   • A gauche, le passé. j’y mets des éléments de contexte, d’historique, d’expérience et de succès, de références, de problèmes, de contraintes, de feedbacks négatifs (échecs et loupés). Donc tout ce qui appartient désormais au passé, sur cette feuille encore vierge d’innovation.
   • A droite, l’avenir. Pour y générer du nouveau, du changement, du possible, de l’action.
   • En haut, la symbolique, les concepts, les valeurs, les croyances, la prise de hauteur, les métaphores, le global.
   • En bas, le concret, le détail, le comment, les process, le « ici et maintenant ».
   • Vers le haut à droite, je mets l’objectif, le but. De la même façon, les autres coins en diagonale permettent de générer des pensées sur :
   • En bas à droite, les nouveaux process,
   • En bas à gauche, les trucs qui bloquent, et
   • En haut à gauche, les concepts élimés, pour ensuite changer de paradigme.

A présent, ouvrez tous vos chakras !

7. Tirer des nouveaux traits en arborescence pour y générer les sous-idées, les compléments, ou les subdivisions

Un peu de support rationnel

8. Puis, si une des 8 zones reste en friche, relire le titre et en se posant dessus. Cela focalise la pensée sur un critère plus précis. Parfois une zone reste vierge, elle peut être hors sujet.
9. Utiliser les acronymes classiques et ceux de votre secteur d’activité, en répartissant les items dans les 8 zones, pour creuser encore le sujet :
   • QQOQCP : qui quoi où quand comment pourquoi
   • Les 8M :
     • Matières premières, emplois, informations
     • Main d’œuvre, personnes, leurs compétences, leurs motivations
     • Matériel, machines, réseaux, logiciels, leviers de productivité
     • Méthodes, processus
     • Management des personnes
     • Management, pilotage des activités
     • Milieu, environnement, concurrence, Clients/Fournisseurs, situations économique, pression économique
     • Moment, timing, urgence, planification, priorisation
   • SWOT : Strength, weaknesses, opportunities, threats
10. De la couleur, des icônes et du graphisme ? Perso, je n’en utilise plus jamais. Je dois être trop « cerveau gauche » ! Testez pour vous-même, si cela vous aide dans votre créativité. C’est quand même tout le folklore de la carte mentale !

Quand je finis par sécher, c’est que j’ai pondu le meilleur de ma créativité, sans avoir pompé du déjà vu sur internet. En général, ma feuille A4 est bien garnie, et tout ça me ressemble au mieux de ma personnalité et d’une manière originale. Mission accomplie en un temps record ! Il me reste à rédiger.