Mobiliser et Responsabiliser ? Avec outillage et tact !

En tant que Manager, pour mobiliser et responsabiliser, vous allez mettre en place 2 pilotes automatiques. Et en plus, les déléguer à toute l’équipe qui va grandir !

Que vous soyez en prise de poste ou non, vous allez en jubiler, à terme. Eh oui, la mise en oeuvre demande un poil de rodage !

Mobiliser plus ou moins à distance

Avant le Covid, certains Managers avaient déjà des cauchemars pour s’assurer que leurs troupes « faisaient bien leurs heures ». A présent, c’est encore pire avec le télétravail. Ils doivent flipper ! Ou bien, ils se jettent sur les logiciels de flicage de l’activité en ligne si c’est autorisé.

Pourtant, on est vraiment là sur une grossière erreur de management.

Sur ce sujet, votre première responsabilité de Manager est d’assurer les résultats de votre Activité en mobilisant vos collaborateurs. Vous pourrez ainsi vous centrer majoritairement sur votre horizon de focus et au-delà. Tout cela est à votre portée, en investissant un peu de temps initialement, dès votre prise de poste.

D’ailleurs, le sujet des heures est une grossière erreur de management. Votre rôle est de charger correctement vos collaborateurs, en fonction de l’opérationnel qui fluctue et des projets qui peuvent mobiliser sainement et transformer votre boutique. Et puis, si vous les mobilisez bien, ils assumeront des coups de bourre et vous accepterez volontiers des récupérations d’heures (à la louche, un peu généreusement ! ) en période plus tranquille. Vos deux pilotes automatiques vont aider à réguler tout ça.

Mobiliser avec vos 2 pilotes automatiques

Pour la routine, du sérieux …

Comme pour les vols commerciaux, le pilote automatique entre en fonction quand tout roule normalement. En dehors des exceptions : les incidents de l’Activité et les projets. Ce pilote automatique prend en compte des indicateurs de fonctionnement. Bien choisis, ils font atteindre le bon cap à l’heure, grâce à une utilisation optimales des ressources et des moyens.

Déjà, avec un système de pilotage bien ficelé, « rebouclant », vous commencez à avoir fait une partie de votre travail. Par rebouclant, j’entends un système de pilotage qui prend en compte les indicateurs nécessaires et suffisant pour qu’on ne risque pas d’optimiser un aspect de l’Activité aux dépens d’un autre. Il s’agit de trouver aussi des équilibres optimums entre les indicateurs. Vous construisez et partagez largement ce système de pilotage avec vos N-1 pour qu’ils soient justes et utiles.

Cette délégation du pilotage responsabilise autant qu’elle autonomise vos N-1. Vous allez pouvoir tourner votre regard vers le plus long terme.

Toutefois, une Activité qui produit ses résultats sans trop d’incidents ne va pas suffire pour mobiliser durablement. Il y manque un ingrédient essentiel pour le fun : grandir.

… Et du fun, avec l’amélioration continue !

Du coup, la boucle d’amélioration continue, votre 2e pilote automatique, celui du progrès, prend sa place. Ici aussi, vous partagez largement ce système avec vos N-1. Ils vont s’en emparer avec intérêt, mesurant directement le résultat de leurs actions d’amélioration.

Chez un client industriel, j’avais mené un projet d’amélioration de la performance. Les réunions opérationnelles hebdomadaires étaient passées de 1h30 à 20 minutes chrono, après de 20 semaines de rodage. Tout y passait : les soucis opérationnels et l’amélioration continue. Le mécanisme était bien huilé, chacun sur son périmètre arrivant préparé pour intervenir en réunion. La pause qui suivait prenait tout son sens : célébrer l’efficacité de l’équipe. Puis chacun retournait à son activité, avec son bout de plan d’action sous le bras, le cas échéant.

En délégant au plus bas ces 2 pilotages, chacun peut ainsi doublement actionner puis constater l’effet de ses actions. Chacun s’empare aussi de la complémentarité des actions d’amélioration sur l’activité opérationnelle. Il va naturellement allouer de mieux en mieux son temps pour l’optimiser entre les deux. L’homéostasie reprend le dessus pour le meilleur !

Votre rôle de Manager commence là, dès votre prise de fonction : régler le niveau des objectifs et du rythme de progrès, de façon « raisonnablement ambitieuse ». Quel que soit le niveau de départ. Quant à vos collaborateurs, ils ont plus ou moins consciemment l’envie de grandir et d’être reconnus. Ils vont grandir en apprenant, en se surpassant, pour atteindre des sommets inespérés, « beyond expectations » (au-delà des attentes).

Préserver, voire mieux !

Il n’est pas question de « presser le citron« , ce qui serait une autre erreur de management. C’est peut-être à votre tour de demander des limites raisonnables à votre hiérarchie. Il est question de mobiliser intelligemment, de façon stimulante. Et vos indicateurs, autant que les retours de vos collaborateurs, vont vous indiquer si la charge est trop élevée (ou pas). Votre rôle est alors d’arbitrer et de reporter des échéances pour lisser la charge, ou bien d’augmenter les moyens.

Si vous managez en mobilisant et en responsabilisant bien, vous pourriez avoir des surprises.

Un de mes succès marquant, contre toute attente, (j’étais comme Mr Jourdain à l’époque,) m’avait été offert par une déléguée CGT. Elle était venue me dire un jour : « Monsieur Briançon, il y a une personne de trop sur la ligne ». Au lieu de 5 personnes, 4 suffisaient. Sa cheffe d’équipe, scotchée, avait voulu qu’elle vienne me le dire elle-même.

Croissance, vs grandir

Si votre marché est réellement en croissance, vous allez pouvoir développer vos volumes. Idem si vos produits sont suffisamment innovants et plus performants que ceux de la concurrence. Si ce n’est pas le cas, le focus sur l’amélioration continue semble une bonne piste. En augmentant la performance des produits et des processus, vous allez retrouver de l’attrait sur vos marchés.

Cela permet de retrouver une marge de manoeuvre pour des changements de type 2 (nouveaux produits, nouvelles organisations). C’est là que vous lancez de nouveaux projets.

Responsabilisation déléguée