Épuisement professionnel ? Exit les conditionnements personnels !

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Profitez de votre prise de poste pour remettre en question vos conditionnements qui mènent à l’épuisement professionnel.

Il y a 5 types de conditionnements qui peuvent nous empêcher d’être nous-même, très liés à notre culture et à notre éducation. En voici leur caricature typique. Allez-vous vous y reconnaître un peu, beaucoup… ou pas du tout. Sinon, on peut parier que vous connaissez au moins quelques personnes qui sont enchainées, malgré elles.

Ces conditionnements peuvent être si forts qu’ils peuvent mener au burnout ! C’est en partie pour cette raison qu’on ne voit pas le burnout arriver.

Ce modèle a été développé par Taibi Kahler, un disciple de l’école de l’Analyse Transactionnelle.

Trois conditionnements menant à l’épuisement professionnel

Trois premiers conditionnements produisent de l’épuisement au travail :

« Sois parfait »

Notre camarade Parfait est un perfectionniste ! Il voudrait vivre dans un monde parfait, et il y contribue en permanence ! Il passe beaucoup de temps à finaliser son travail, et flippe facilement tant qu’il n’a pas peaufiné ses présentations. Du coup, il dérape souvent sur les deadlines, et se sent mal tant qu’il n’a pas fait le tour de tous les détails qui pourraient clocher dans ses livrables. Il pense que ses « clients » ( dont son hiérarchique) sont aussi exigeants que lui, et imagine qu’ils ont tous des attentes de perfection. Il devance des attentes extrêmes, et ne pose pas de question. Il interprète toujours à l’excès les demandes. Il pense inconsciemment qu’il recevra de la reconnaissance. Il ne demande jamais de reconnaissance, il l’attend. S’il en reçoit, cela l’encourage à recommencer. Pire, s’il n’en reçoit pas, il va redoubler de perfectionnisme la fois suivante.

Il a naturellement tendance à exiger cela des autres, et il met ses collaborateurs sous pression, en particulier quand ils ne sont pas comme lui. Il pense inconsciemment que s’il ne produit pas des choses parfaites, alors ça ne vaut rien. C’est plus fort que lui. Il répond au mot d’ordre : sois parfait. Il est un candidat parfait pour l’épuisement professionnel.

« Sois fort »

Fortuna, quant à elle, affiche une grande force de caractère, toujours prête à prendre sur elle la charge de travail, ne se plaignant jamais, alors qu’elle en fait trop et s’épuise de sa façon. Elle encaisse les remarques et les demandes sans broncher, là où d’autres jetteraient plus tôt l’éponge. Certes, elle a beaucoup d’énergie, mais elle ne sait pas s’écouter pour s’arrêter raisonnablement. Elle ne demande pas d’aide, elle assume. Elle prend sur elle. Elle pense inconsciemment qu’elle en recevra de la reconnaissance. C’est plus fort qu’elle. Elle répond au mot d’ordre : soit fort(e). Et elle est tout autant une bonne candidate à l’épuisement professionnel.

« Fais plaisir »

Basir est très attentif aux attentes de son entourage, que ce soit son patron ou ses collègues, il ne sait pas dire non à une demande. Il a aussi tendance à sur-protéger ses collaborateurs. Il prend tout ce qu’il perçoit comme des demandes et il se retrouve surchargé ainsi. Il pense qu’il va être apprécié s’il se donne entièrement aux autres. Du coup, il s’épuise mais y est moins attentif que de s’assurer qu’il est serviable, voire corvéable. Il en attend de la reconnaissance, inconsciemment. C’est plus fort que lui. S’il en reçoit, il va redoubler dans son excès. S’il n’en reçoit pas, il l’interprète comme n’étant pas assez serviable ! Il répond au mot d’ordre : Fais plaisir. Basir est donc hélas bien paré pour l’épuisement professionnel.

Ces trois types de portrait correspondent aux personnes à risque pour le burnout dans les entreprises presse-citron, qu’ils soient managers ou contributeur direct. Même dans les autres Entreprises, ils se créent une réalité qui les épuisent.

Deux autres conditionnements reliés à l’épuisement professionnel

Voici 2 autres profils pour finir, qui sont aussi souvent fâcheux dans le monde professionnel.

« Dépêche-toi »

Marie-Liesse est toujours en retard à ses rendez-vous. Être en retard, c’est plus fort qu’elle. Donc, quand elle a un rendez-vous, elle trouve toujours le moyen de faire des choses moins prioritaires au dernier moment. Elle en oublie le temps. Et même si elle se prépare à l’avance, elle va ajouter des activités au dernier moment. Elle n’aime pas arriver à l’avance, elle cherche à arriver juste à l’heure, et bien sûr, avec les aléas qui s’en mêlent, elle arrive en retard. Du coup, elle a tendance à courir et arriver en panique. Elle reçoit de la reconnaissance quand on lui fait remarquer qu’elle est en retard. Donc, elle est câblée pour arriver en retard. Elle répond au mot d’ordre : Dépêche-toi. Elle va aussi tout droit à l’épuisement professionnel, pressée par cette introjection stressante.

« Fais un effort »

Isaure est toujours fatiguée. Elle parle de sa fatigue, elle se plaint souvent. Dès qu’elle fait un effort, elle ressent cela. Du coup, elle ne se donne jamais à fond, tend à retarder le début de ses activités. Ou bien à ne pas les terminer. Pourtant, elle est assez endurante, mais c’est juste dans la relation aux autres que cette fatigue survient. Au travail, elle risque de fatiguer les autres par sa communication sur l’épuisement ! Elle répond au mot d’ordre : Fais un effort. Épuisement réel ou pas, elle peut fabriquer de l’épuisement professionnel.

Voici un complément d’éclairage du sujet des drivers dans l’article sur la priorisation

Les antidotes à l’épuisement professionnel, sans big pharma

Ouf ! il y a de l’espoir !

Il y a des comportements à développer pour sortir de chacun de ces travers épuisants et fâcheux. En général, cela demande assiduité et persévérance, tant ces conditionnements ont démarré tôt dans la vie, au moment où les personnalités se façonnent dans le dur. Donc, de l’attention, du retour sur soi, de la remise en question, voire un accompagnement, quand vous vous sentez enchaîné dans des comportements répétitifs sans fin.

Chacun des mots d’ordre a son antidote à travailler (dans le même ordre qu’au-dessus).

  • J’ai le droit à l’erreur. Je peux prioriser. Je peux être parfait pour anticiper largement la deadline !
  • Je peux avoir des faiblesses. Je peux demander de l’aide.
  • Je peux prendre ton temps. Je peux m’organiser.
  • Je peux réussir à ma mesure. Si je m’engage, je vais jusqu’au bout.

Adaptez ces antidotes à votre situation et à votre vocabulaire. Vous pouvez les répéter comme des mantras, en conscience, chaque fois que nécessaire. Pour que ces antidotes s’intallent plus facilement, pensez aussi à y mettre du plaisir, du fun, de la légèreté sincère. Vous allez alors sentir comment vos représentations évoluent peu à peu, et comment vos ressentis se bonifient.

Un accompagnement spécifique pour changer de représentations et travailler des mises en situation appropriées permet d’accélérer l’émergence de comportements alternatifs et parfois de façon spectaculaire et très rapide. C’est vraiment formidable de se sentir libéré d’un automatisme ancien et souvent handicapant pour soi.

Toutefois, certaines cultures d’entreprises sont déjà assez matures pour valoriser les talents positifs des salariés et composer avec leurs faiblesses. C’est aussi le rôle des managers de repérer ces comportements limitants et de décider comment s’adapter ou faire accompagner des collaborateurs par ailleurs talentueux.

Exit l'épuisement professionnel illustré par la légèreté d'un parapente

Si un ou deux de ces mots d’ordre vous parlent et même raisonnent en vous, qu’avez-vous déjà fait pour les atténuer ?

En quoi vous sont-ils des gênes pour votre vie professionnelle et personnelle ?

Que seriez-vous prêt à investir de votre temps pour vous en défaire ?

Comment profiter de votre prise de fonction pour changer une fâcheuse habitude?

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