Le leadership, c’est montrer le cap puis mobiliser beaucoup. Un travail intense. C’et un appel à l’action, pour faire agir les autres ! C’est tout ! Ce n’est donc pas faire à la place de vos N-1.
3 anecdotes de leadership et leur épilogue
Le leadership organisateur
Clotaire, Directeur Industriel, était en charge d’une croissance folle dans les semi-conducteurs peu avant 2000. Il a construit des ateliers qui débordaient dans les couloirs, avec leur staffing, pour tenter de suivre la demande. Il était rayonnant, simple, enjoué, très actif et meneur de résultats. Puis il a vu la bulle internet exploser et a ensuite mené une décroissance avec autant de professionnalisme, jusqu’à scier sa propre branche, par nécessité. Autant dire qu’il montrait le cap ! Puis il a repris une activité en mauvaise passe et l’a redressé avec un pilotage énergique (2 réunions hebdomadaires par semaine !) et des résultats à la hauteur.
Le leadership mobilisateur
Henri, un Allemand new look, était mon N+1, peu présent en général. Mon projet d’organisation partait en vrille, pilonné par un Directeur d’usine pas moteur. Henri nous a réuni, l’équipe projet, pour nous dire humblement : « là , je ne sais pas faire. Nous allons réfléchir ensemble ». Je me suis senti mobilisé comme jamais ! (Le directeur d’usine a été sorti en 2 semaines, faillissant un peu tout de même à ses rôles et responsabilités de leader !) Cap repris en collectif et résultats atteints.
Le Leadership de communication
Albert était mon patron dans une autre vie. L’entreprise était super mal pilotée. Lors d’un bon creux de vague, il avait sorti un slogan « Tous sur le pont », l’image était plutôt fun. Mais plus rien après l’effet d’annonce, zéro mobilisation, zéro suivi. Ça a fait pschitt ! Entreprise en perdition, rachetée peu après !
Le leadership : 2 positions opposées. Tout est dit !
Le leadership est composé de 2 positions : haute et basse.
Le leader dans l’action
La position haute, pour montrer le cap, est indispensable pour un Manager, de même que le pilotage des moyens qui permet de vérifier qu’on le suit. Un Manager qui ne montre pas le cap clairement, ou de façon trop floue, ou qui ne le tient pas, prend le risque que ça parte dans tous les sens, ou que ça reste sur place !
C’est aussi dans cette positon haute qu’il prend des initiatives, qu’il arbitre quand c’est dans sa responsabilité de le faire, mais pas quand la décision peut être prise en-dessous, au plus près du terrain !
Leader supportif (On n’en est plus à un anglicisme près !)
C’est aussi dans cette position haute qu’il encourage ses équipes, qu’il reconnait la performance et les résultats, ou qu’il recadre quand c’est nécessaire.
Le leader mobilisant
Dans la position basse, pour mobiliser les subordonnés, c’est l’autre posture incontournable pour un Manager.
Sinon c’est lui qui porte tout, jusqu’à l’épuisement. Les subordonnés pas mobilisés le regardent s’agiter, et vont même lui coller « des singes sur les épaules » avec tous leurs problèmes. Un classique pour les Manager du type « Fais plaisir »
Dans cette position basse, le leader mobilisant va donc encourager les propositions, le courage, la prise d’initiatives et de risques mesurés.
L’essentiel de ses comportements est ainsi de poser des questions ouvertes, celles qui commencent par : qui, que, quoi, comment, etc… Ces questions sont mobilisantes. Elles appellent une réflexion et une réponse construite.
A l’opposé des questions ouvertes, les questions fermées, celles qui commencent par « est-ce que… », permettent de botter en touche rapidement et sans avoir à réfléchir : oui ! non ! next !
Le questionnement ouvert est donc l’un des grands apprentissages du Manager dans une prise de poste à un niveau au-dessus. En effet, Il doit absolument résister à la tentation de donner ses solutions quand un collaborateur lui apporte gentiment un problème. Mais il va utiliser la solution qu’il connait, pour poser une question ouverte dont la réponse peut être sa solution. S’il a donné un cap assez clair, il peut entendre une autre solution qui conduit au même résultat, bingo ! Son collaborateur est mobilisé. Et le Manager est resté en position basse. Il n’a pas pris de singe sur ses épaules.
Le leader dans l’ombre
A force de se mettre en position basse, le Manager mobilisant va avoir une équipe de plus en plus responsabilisée. Il va ainsi dégager assez de temps pour mieux s’atteler à son propre horizon de focus, dans le plus long terme, le coeur de ses rôles et responsabilités.
C’est dans ces moments qu’il réfléchit pour réorganiser, trouver des solutions innovantes, préparer sa communication pour toujours clarifier le cap à ses collaborateurs, et réfléchir encore comment il va mobiliser davantage ses collaborateurs de façon responsable (mais pas pour les épuiser !)
Les définitions des postions haute et basse
La position haute : je sais, je dis, je fais.
Les « leaders » (?) politiques classiques n’apparaissent souvent comme des caricatures de la position haute que dans leur communication…
La position basse : je ne sais pas, je ne dis pas, je ne fais pas. Je pose des questions et je me tais.
- En tant que Manager, combien de temps passez-vous en position basse ?
- Quels points de cet article allez-vous expérimenter ?
- Dès votre prise de fonction, comment cultiver l’alternance entre les positions haute et basse ?