La sérénité, un but en soi !

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Votre sérénité est clé dans votre prise de poste. Elle passe par quelques bonnes pratiques.

Car si vous êtes en charge de résoudre des problèmes, vous n’êtes pas payé pour avoir une boule au ventre !

La sérénité, un mot tabou en Entreprise

Le manque de confiance en soi est souvent un sujet peu évoqué officiellement, mais en fait assez banal.

« Je manque de confiance en moi – Je ne suis pas sûr de moi – Je suis stressé – Je dors mal la nuit – … Â»

La plupart des managers en ont un peu honte. J’entends donc souvent ces paroles, en fin d’entretien, avec une voix un ton plus bas, et un regard un peu moins assuré. Plus rarement, des personnes mettent le sujet sur la table de façon très ouverte et toutefois soucieuse, mais c’est plutôt évoqué à huis clos, en tête à tête. Du coup, la sérénité devient un objectif… et nous y travaillons au plus tôt, avec succès.

C’est bien un but capital, donc un sujet capital ! Comme tous les sujets qui taraudent mes clients, plus tôt ils sont abordés, et plus tôt ils rejaillissent sur l’amélioration d’autres sujets sur la feuille de route ! Avec souvent un effet de levier bien appréciable. Alors que la honte va subsister voire s’amplifier tant que le sujet est ressassé intérieurement. Dès qu’il est nommé, ffffff….., c’est déjà un début de soulagement. Nous commençons dès lors à évoquer l’objectif de sérénité, plus sereinement !

Faisons un lien direct entre la confiance en soi et la sérénité. En effet, comment pourrait-on être confiant en soi, sans être serein ? Et comment pourrait-on être serein, sans être confiant en soi ? Alors que votre sérénité est au cÅ“ur de votre réussite, c’est donc essentiel, n’est-ce pas ?

Avant votre prise de fonction 

Avant votre prise de fonction, espérons que vous avez été un peu transparent sur vos acquis et sur votre champ d’apprentissage à venir. En effet, si vous vous êtes survendu, votre recruteur va prendre vos déclarations à la lettre, et va vous attendre d’emblée au-delà du niveau que vous avez déclaré. Un peu tard pour revenir en arrière ! Et vous portez seul le stress dont vous êtes à l’origine.

Vous devez donc avoir valorisé votre parcours antérieur à son juste niveau. Quitte à l’avoir valorisé par bribes concrètes, pour tenir un discours honnête, qui vous tienne serein d’entrée. Et vous mette aussi en confiance par une décision plus juste par le recruteur.

La sérénité via votre feuille de route

Lors d’une prise de fonction, la sérénité commence par une feuille de route claire, ou bien par un accord clair que la feuille de route n’est pas claire ! Le minimum est de commencer à communiquer factuellement avec votre recruteur. Son intérêt, s’il n’est pas très sûr de ce qu’il attend précisément de vous, pourrait être de rester dans le flou, mais c’est vous qui supporteriez le stress. Donc, votre intérêt est de demander ou proposer une feuille de route qui vous permette de concentrer votre contribution sur les bons sujets, et comme dit Miguel Ruiz, sans faire de suppositions.

Vous pouvez aussi négocier les objectifs si vous les ressentez manifestement trop élevés, ou non assortis de ressources suffisantes. N’ajoutez pas de votre fait de futurs cadavres dans les placards !

Avec cette feuille de route, prévoyez aussi des échanges réguliers en un-à-un avec votre ou vos donneurs d’ordre, à la fréquence qui convient, et mettez-vous d’accord sur ces échanges en même temps que l’établissement de votre feuille de route. Cela va vous permettre d’ajuster vos activités plus régulièrement, et surtout d’éviter de faire des suppositions (encore !). Car certains N+1 sont avares de donner du feedback. 

Vous pourriez vous dire : no news, good news. D’autres sont débordés par ailleurs, ou n’y pensent pas, ou fonctionnent en « référence interne Â» (ils ont des capteurs de leur propre performance et pensent que vous aussi). Alors que vous pouvez fonctionner en « référence externe Â» (vous avez besoin qu’on vous donne du feedback), du moins plus souvent au début. Ce qui est parfaitement normal et légitime pour vous ajuster !

Représentations et croyances limitantes

Revoyez vos représentations. Une partie du stress que vous ressentez dans votre nouveau poste peut venir de représentations qui sont en décalage avec la situation. Vous pouvez imaginer que votre fonction est beaucoup plus compliquée qu’en réalité, puisque vous entrez en territoire partiellement inconnu. Vous pouvez aussi imaginer que vous devriez tout savoir tout de suite, et à 100%. Rappelez-vous que votre potentiel d’apprendre vous a déjà maintes fois sauvé, donc no panic ! Montez les marches une par une. Nommez-les pour vous-même, pour y voir plus clair et pour vous y référer, comme des jalons temporels et graduels.

Identifiez vos croyances limitantes : je suis trop…, je ne suis pas assez…, c’est bien de…, c’est mal de…  De même pour vos obligations pleines de peurs et de résistances : je devrais… Il faut…

En complétant ces phrases, vous allez mettre le doigt sur des craintes et vos blocages. Vous avez déjà une partie de la solution, n’est-ce pas ? Respirez.

Votre sérénité en vous calant sur vos R&R

Du coup, comment allez-vous vous préserver (vs vous épuiser) ?

Êtes-vous au clair sur vos rôles et responsabilités (R&R) ? Est-ce que vous passez au moins 70% de votre temps, idéalement plus de 80%, sur vos R&R propres, donc sur un terme plus éloigné qu’à l’échelon du dessous ?

Peut-être vous faut-il investir du temps pendant quelques mois pour développer vos N-1 et leur transmettre votre savoir-faire, malgré la tentation de « si je le fais moi-même, cela va plus vite Â». Vous connaissez la contrepartie : « Ã  plusieurs, vous irez plus loin Â».

D’ailleurs, si vous investissez pour bien transmettre et former vos N-1 sur du court terme, vous êtes déjà sur vos bons %. Montrer pour former n’est pas faire soi-même.

Déléguer

Pour vous préserver encore, il vous faut déléguer davantage ? Cela permet aussi à vos N-1 d’apprendre et grandir, ils sont demandeurs, comme vous l’avez été en votre temps à leur niveau.

Organiser et co-construire ces délégations. Définir la forme et la fréquence du reporting, et les seules exceptions qui devraient vous remonter.

Quand cela est bien clarifié, vous êtes tranquille et vos N-1 sont sécurisés, plus autonomes et plus libres de prendre des initiatives.

Prioriser et arbitrer

Avec vos R&R en tête, vous allez aussi allouer du temps pour prioriser, et arbitrer votre temps passé sur la valeur ajoutée attendue à votre niveau.

Vous voici au clair pour gérer votre temps plus efficacement : porte fermée ou ouverte (voire pancarte si vous êtes en open-space), téléphone en messagerie assumée, lecture des mails 2 ou 3 fois par jour, participation à certaines réunions et pas à d’autres, ou bien partiellement, en fonction de vos R&R.

Quant à arbitrer, c’est carrément renoncer à faire. Super utile quand tout déborde ! Pas d’autre choix que d’oublier ce qui ne pourra jamais être fait.

Si vous êtes perplexe sur quoi arbitrer, parce que cela dépasse vos R&R, vous pouvez toujours faire des propositions alternatives à votre hiérarchique en lui demandant de trancher.

Indicateurs de sérénité à suivre

Cette économie d’énergie peut facilement se mesurer par vos indicateurs de burnout : quelle est la qualité et la durée de votre sommeil ? la durée de vos journées de travail ? le nombre de cafés par jour ? le nombre d’heures de travail après le travail ou le W-E ?

Plus coton : Le nombre de fois où êtes dans le déni d’une inquiétude émise par votre entourage privé ? Le nombre de fois où vous vous pensez que vous n’avez pas le choix ?

Pourriez-vous a minima vous donner cette liberté et cette rigueur de suivre ces indicateurs ?

L’équilibre de vie

Tout naturellement vient la question de l’équilibre de votre vie pro/perso. Comment profitez-vous de la vie ? Comment vous ressourcez-vous ?

Lisez-vous volontairement pour vous détendre, ou juste pour être au courant et au fait de « toute » l’actualité, ou pour surfer passivement sur internet ?

Combien d’heures de sport par semaine ? Est-ce que ce sont des heures de sport-plaisir, ou est-ce que ce sont des heures de sport pour « Ã©vacuer Â», ou encore « obligatoires Â» ?

Combien d’heures de sieste le w-e ? Vous arrive-t-il de sortir un soir en semaine ? Combien d’heures êtes-vous disponible pour votre entourage privé ?

Avez-vous testé des techniques de relaxation (yoga, sophrologie, méditation, …) en curatif, puis en préventif ?

Je me souviens d’une période extrême où je devais faire 2x2h de sieste le w-e. J’ai fini par changer de job.

Et le plaisir ?!

Enfin, pour nourrir la confiance en soi et la sérénité, où trouvez-vous du plaisir au travail ? A apprendre, à transmettre, à faire grandir vos N-1, à leur faciliter leurs activités pour que le collectif fasse son Å“uvre ? A développer raisonnablement l’activité de votre entité ? à la réorganiser ? Pour que vous ayez plus tard le plaisir de mesurer les résultats collectifs de votre entité ? Vous pouvez régulièrement questionner vos N-1 pour qu’ils s’expriment sur leurs besoins, les stimuler par des questions ouvertes pour qu’ils trouvent des solutions, demander des ressources complémentaires, arbitrer, ou in fine proposer une solution, toujours sous forme de question. A vous ensuite de faire le tri.

(Ou bien, tout le plaisir de votre travail réside dans gagner plus, pour avoir plus, paraître plus, etc … ? Gare à la pathologie de la compensation, de l’avoir ou de l’avalé-tout-rond de notre société de consommation.)

Le plaisir, bien sûr ! Une partie de votre rôle en tant que manager est d’entraîner, rayonner, embarquer vos collaborateurs par un mix de « sérieux et fun Â».

Même si, par moment, vous allez monter en scène en vous mobilisant pour jouer le meilleur de votre rôle (sans jamais sur-jouer), il importe que vous trouviez bien cette ressource de plaisir pour vous y connecter naturellement et souvent.

Ici encore, vous allez vous écouter, accueillir vos ressentis, les analyser et chercher des solutions pour vous sentir dans la zone de performance, de « stress positif Â», en modulant la pression que vous acceptez et le support dont vous avez besoin.

Manager assis en tailleur cultivant la sérénité au milieu des dossiers

Posez-vous vraiment quelques minutes, ou une heure au vert :

De quels ingrédients avez-vous besoin pour nourrir votre sérénité ?

Quels sont les autres ingrédients qui vous pourrissent actuellement votre vie ?

Quelle est la patience de votre cerveau reptilien pour continuer à vivre pas tout à fait ?

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