Affirmation de soi, ou pas ! Etes-vous en « référence » plutôt interne ou externe ?

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L’affirmation de soi requiert de fréquents allers-retours entre nos convictions et notre environnement. Pour nous ajuster entre ce qu’on nous renvoie et ce que nous ressentons en nous. En référence véritablement interne, nous adoptons notre propre style, authentique et leader. En référence externe, ça dépend comment nous composons avec les modèles caricaturaux de domination. Et l’enjeu du leadership : ni chefaillon, ni mollasson !

Deux périodes pour le Manager : en prise de poste et après

Vous prenez vos fonctions dans un nouveau poste ? Il y a donc des changements brusques pour vous. Votre cerveau émotionnel est du coup assailli de nouveaux stimuli. En même temps votre cortex reçoit une feuille de route nouvelle. Et votre cerveau reptilien a basiquement 3 choix (archaïques) : combattre, fuir ou subir. L’affirmation de soi, ou assertivité, vient du cortex qui reprend le dessus. Plus ou moins !

En Prise de poste

La période de prise de poste va correspondre à la phase d’observation et d’adaptation, avec un croisement entre des apprentissages, vos expériences antérieures et votre personnalité.

Difficile de s’affirmer trop directement. Vous cherchez à vous faire apprivoiser en trouvant un équilibre entre votre style et la culture d’Entreprise véhiculée par tous vos interlocuteurs : N+, N, N-, clients/fournisseurs internes/externes.

En même temps, première affirmation de soi, vous allez faire le choix de vous dévoiler un peu, hé hé, pour encourager les autres à se dévoiler aussi. Pour « faire connaissance », pour accélérer la montée en confiance réciproque.

Vous allez vous fixer des jalons réguliers de retour sur vous-même pour repenser aux événements nouveaux, en termes de ressentis, pour vous ajuster. Et aussi avec votre N+1, pour échanger sur votre intégration et vos actions.

Vous allez donc graduellement prendre des décisions opérationnelles pour transformer votre feuille de route en succès, à mesure que vous sentirez mieux les choses.

En régime de croisière (!)

Là, vous avez fait le tour de votre environnement, et vous pouvez agir en harmonie et avec efficacité. L’affirmation de soi va graduellement aller de soi. Au confluent de toutes vos interactions qui vous aident à bien décider, à prendre position, à prendre votre place et vous affirmer sereinement, sans égo mal placé.

Référence interne et référence externe

Mine de rien, nous venons de décrire ci-dessus, les allers-retours fréquents entre références interne et externe, une notion intéressante du Lab Profile (®) qui explore les déclencheurs de nos motivations. Le Lab Profile un outil issu de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique).

Référence interne, pour l’affirmation de soi

Si je vous demande, dans notre contexte : « Comment sais-tu que tu as fait un bon travail ? »

Si vous répondez : « Je le sais », vous êtes en référence interne. C’est de l’affirmation de soi intégrée. On sent bien le lien que cela a avec votre degré d’autonomie… croissante, à mesure que vous prenez vos marques dans votre poste.

Cela est aussi lié à la source de votre motivation. Les gens qui sont souvent en référence interne trouvent leurs motivations en eux. On voit le lien avec la responsabilisation des collaborateurs et le management situationnel.

Autres questions pour tester votre degré d’autonomie, et donc d’affirmation de soi :

  • « Comment sais-tu que c’est une bonne idée ?’
  • Au coeur de notre sujet de la prise de poste : « Comment sais-tu que tu as pris une bonne décision ? »
  • Sur votre envie de dire non : « Comment sais-tu que tu es surchargé ? »
  • Ah, et la limite : « Comment sais-tu que tu es en pré-burnout ? » Là, hélas, le déni, phénomène extrême du cortex, vient vous couper de vos ressentis physiques. Argg. Nous sommes des animaux compliqués, « capables » de nous épuiser par auto-soumission ! Ici, l’affirmation de soi déraille complètement.

Référence externe, l’affirmation des autres !

A la question : « Comment sais-tu que tu as fait un bon travail ? », vous répondez : « On me le dit ». Vous êtes ici en référence externe.

C’est un peu important d’être en référence externe pendant votre prise de fonction, pour éviter de plaquer votre expérience antérieure de façon autoritaire. Egalement, si vous comprenez que, pour bien manager et bien vous intégrer, il vaut mieux être apprivoisé par son entourage, et donc se soucier un peu de leur bien-être. Sinon, ça devient vite l’escalade de votre terreur face au désengagement.

En référence externe, votre motivation est dirigée vers satisfaire un environnement, par exemple si vous voulez contribuer à vendre des produits, vous allez faire des focus group, des tests produits, des enquêtes clients. Le matraquage publicitaire (référence interne pour son originateur) ne suffira pas pour pérenniser le business. Il faut que ça plaise !

L’affirmation de soi pour un Manager

Vous commencez à sentir que l’orientation de la « référence » oscille fréquemment, interne-externe-interne…

Le problème est quand un Manager est coincé dans une référence !

  • Interne : « Le chef a toujours raison ! »
  • Externe : « Mon chef ne prend jamais de décision ! »

Vous êtes attendu pour prendre les bonnes décisions à votre niveau (réf. interne), et pas au niveau des autres, après une évidente collecte d’informations ad hoc (réf. externe).

Vous doutez un peu, signal de référence interne : pour quelle raison doutez-vous ? Hop, un peu plus de référence externe pour collecter plus d’infos. Puis en référence interne, c’est plus clair ou pas ? On voit bien l’importance de prendre le temps de collecter soigneusement des informations factuelles, pour éviter les décisions hâtives erronées. Si malgré cela, la prise de décision reste problématique, ça se travaille en coaching.

Trois types de sources d’information en référence externe

Pour prendre les bonnes décisions, comme on dit, ça ne sort pas du chapeau ! Quand j’étais dans le conseil en organisation, pour nous imprégner rapidement de la situation d’un client, pour pouvoir lui faire des recos de qualité (réf. interne de notre part, a posteriori et en prenant en compte notre conviction), nous avions recours à 3 sources d’information (réf. externe, pour commencer) à recouper entre elles :

  • analyse (quanti) des documents d’Entreprise : les rapports et reportings à tous les étages,
  • interviews (quali) de personnes à tous les étages, et
  • observations (quali-quanti) terrain (des processus, des réunions, …)

Ensuite, on s’engageait pour impacter 50% des dysfonctionnements. Sachant par expérience qu’on était largement dans le 80/20, c’était certainement faisable.

Pour un Manager en prise de fonction, vous allez utiliser les mêmes approches, un mix de documents, d’interviews et d’observations, en référence externe. Puis en référence interne, en vous connectant à votre alchimie des données, de votre réflexion, de vos expériences, de votre tempérament et de vos ressentis, vous allez proposer des solutions, prendre des décisions.

Tête et coeur pour l’affirmation de soi !

Vous allez également prendre vos décisions avec votre tête et votre coeur : pas du pur cérébral, ni du pur feeling ou du pur souci de bien-être, autant pour éviter la casse sociale ou l’angélisme. Dans mon MBA en 90, nous avions lu un livre au titre imprononçable : « Hard heads, soft hearts« , toujours autant d’actualité, n’est-ce pas ?!

Vous allez ainsi arbitrer et décider en fonction des infos dessus-dessous-maintenant-avenir. C’est là que vous êtes attendu, au carrefour de votre fonction, dans votre périmètre humano-techno-temporel, des grands mots, mais ça résume bien !

La puissance des introjets

Les introjets sont toutes les injonctions entendues dans notre enfance et que nous avons assimilées malgré nous. Non pas les bonnes valeurs humaines du respect d’autrui, mais celles qui façonnent nos croyances limitantes (Il faut, c’est pas bien de, …), et finissent pas vraiment nous encombrer. Incapacité à prendre des initiatives, si j’ai toujours entendu que j’étais un bon à rien. Incapacité à prendre ma place, si j’ai toujours été méprisé. Difficulté à dire non, si on m’a toujours dit de faire plaisir. Niveau d’exigence élevé envers moi et peut-être les autres, si on m’a rabâché d’être fort. Etc… Conduisant souvent à l’épuisement professionnel.

Ces introjets deviennent alors des références internes pleines de poison, pour prendre de bonnes décisions. J’ai alors intérêt à me mettre en référence externe ! Tout ça se travaille.

L'affirmation de soi comme un équilibre en ses convictions et les informations recueillies, tel un juge avec sa balance

A vous de jouer !

  • Où est votre curseur entre les deux extrêmes de l’affirmation de soi et de la référence externe ?
  • Quelle est votre flexibilité comportementale pour bien osciller entre les 2 ?
  • Quelles sont vos croyances limitantes qui vous peuvent vous entraîner dans des comportements caricaturaux de chefaillon ou de mollasson ?
  • Dans votre rôle de Manager, quel que soit votre niveau, où allez-vous mettre le curseur en fonction de votre feuille de route ?
  • Quel équilibre et quelle flexibilité vont être des atouts pour vous affirmer de la bonne façon ?

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